« Pleure Anne, pleure, jolie petite enfant fragile »
Mais qui donc lui caresse doucement les cheveux ? Qui donc lui dépose un baiser léger sur le front ? Qui donc lui donne, sans rien lui demander en retour…
La petite sœur, bien sûr, celle qui l’attend pour grandir, qui lui montre le miroir, qui semble avoir tant besoin d’elle, et tant à lui apporter !
Mais Anne n’a besoin de personne pour se battre.
Qu’en sais tu, belle malade, c’est peut être cette caresse et ce baiser qui…
Non ! Non ! Anne se bat seule, pour elle, contre elle, contre la maladie, contre le sort qui s’acharne !!!!
Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle se bat, mais c’est la seule chose qu’elle sache faire…
Et…après des jours et des jours de souffrance et d’agonie, des mois de douleur et de découragement, contre toute attente, contre tout avis médical,
L’espoir pointe le bout de son nez…
- Mademoiselle…Je ne sais quoi vous dire … C’était impensable…C’est arrivé…Ca arrive parfois, rarement, vous êtes…C’est extraordinaire… Je ne dis pas guérie… Mais…
Anne le regarde… Non ! Elle le défie du regard ! Pas de merci ! Non ! Surtout pas, ce n’est pas lui qui a vaincu …
La petite sœur est là, souriante, son miroir est debout !
Debout ? Oh, petite sœur …
Anne titube encore, sur un amour disparu, une mère épuisée, un père inexistant, une sœur adoratrice, un frère (ah oui ? elle a un frère !!!!), une vie à apprivoiser…
Anne, ma sœur Anne…
Jour après jour, épreuves après épreuves, d’espoirs en déceptions, Anne reprend les rênes de sa destinée (tu te souviens petite sœur, quand nous galopions sur la plage ? comme ce temps là est lointain !).
Hier est passé, demain est ailleurs, aujourd’hui ?… c’est l’éternité…
Pour tous, Anne a changé.
Pour elle, non, elle vagabonde toujours dans ses rêves de pouvoirs, de domination…
Sa froide lucidité, ne se trompe pas sur les regards qu’elle croise.
Elle sait que cet oiseau fragile n’inspire guère de crainte. Elle sait que chacun la plaint, elle sait aussi qu’elle ne le supportera pas ! Elle sait aussi que la sollicitude des autres lui fait du bien et …que, peut être, elle pourrait essayer…
Elle pose doucement la tête sur l’épaule de la petite sœur.
Oui, elle va essayer, sait on jamais, peut être existe-t-il une « espèce » de bonheur compatible avec elle !!!! Une petite lumière qui s’allumerait…
Tout est bien.
lundi 6 décembre 2010
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3 commentaires:
Anne, ma soeur Anne...
Un texte écrit avec le coeur et toute la sensibilité qui est tienne...
Continue d'écrire Korrigane. Tu es faite pour ça.
Je t'embrasse ma cop'...
Korrigane, tu nous distilles tes textes avec lenteur, mais tu nous prends toujours aux tripes quand tu reviens. Un moment rare de te lire.
où es-tu?
feux follets et autres invisibles NON FEUX FOUS DAMNES QUI PERSECUTENT LES HOMMES AVIDES DE LIBERTE
RESTE AVEC MOI DANS MA TUNISIE QUI SE RELEVE A PEINE DE SA LONGUE MALADIE
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