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un regard, une pensée, une envie de connaitre , de me connaitre, de reconnaitre...Un bonjour d'un autre monde... celui du bonheur, du malheur... celui de la vie...celui de l'écriture,du récit...

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lundi 6 décembre 2010

Anne, ma soeur Anne...(5)

« Pleure Anne, pleure, jolie petite enfant fragile »
Mais qui donc lui caresse doucement les cheveux ? Qui donc lui dépose un baiser léger sur le front ? Qui donc lui donne, sans rien lui demander en retour…

La petite sœur, bien sûr, celle qui l’attend pour grandir, qui lui montre le miroir, qui semble avoir tant besoin d’elle, et tant à lui apporter !
Mais Anne n’a besoin de personne pour se battre.
Qu’en sais tu, belle malade, c’est peut être cette caresse et ce baiser qui…
Non ! Non ! Anne se bat seule, pour elle, contre elle, contre la maladie, contre le sort qui s’acharne !!!!
Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle se bat, mais c’est la seule chose qu’elle sache faire…

Et…après des jours et des jours de souffrance et d’agonie, des mois de douleur et de découragement, contre toute attente, contre tout avis médical,
L’espoir pointe le bout de son nez…

- Mademoiselle…Je ne sais quoi vous dire … C’était impensable…C’est arrivé…Ca arrive parfois, rarement, vous êtes…C’est extraordinaire… Je ne dis pas guérie… Mais…

Anne le regarde… Non ! Elle le défie du regard ! Pas de merci ! Non ! Surtout pas, ce n’est pas lui qui a vaincu …

La petite sœur est là, souriante, son miroir est debout !
Debout ? Oh, petite sœur …

Anne titube encore, sur un amour disparu, une mère épuisée, un père inexistant, une sœur adoratrice, un frère (ah oui ? elle a un frère !!!!), une vie à apprivoiser…

Anne, ma sœur Anne…

Jour après jour, épreuves après épreuves, d’espoirs en déceptions, Anne reprend les rênes de sa destinée (tu te souviens petite sœur, quand nous galopions sur la plage ? comme ce temps là est lointain !).
Hier est passé, demain est ailleurs, aujourd’hui ?… c’est l’éternité…

Pour tous, Anne a changé.

Pour elle, non, elle vagabonde toujours dans ses rêves de pouvoirs, de domination…
Sa froide lucidité, ne se trompe pas sur les regards qu’elle croise.
Elle sait que cet oiseau fragile n’inspire guère de crainte. Elle sait que chacun la plaint, elle sait aussi qu’elle ne le supportera pas ! Elle sait aussi que la sollicitude des autres lui fait du bien et …que, peut être, elle pourrait essayer…
Elle pose doucement la tête sur l’épaule de la petite sœur.
Oui, elle va essayer, sait on jamais, peut être existe-t-il une « espèce » de bonheur compatible avec elle !!!! Une petite lumière qui s’allumerait…

Tout est bien.

vendredi 28 mai 2010

Anne, ma soeur Anne...(4)

Et c’est la maladie qui lui tombe dessus …
25 ans… Condamnée.
Les médecins sont unanimes, ils ne donnent pas cher de sa peau.
« Non, mademoiselle, le cancer est trop avancé…
- Non on ne peut pas opérer…
- Oui, une chimio, bien sûr, mais ce sera dur, très dur et…
- Bien sûr, on peut essayer !

Pour l’espoir, vous repasserez…
Mais Anne…
Vous l’avez déjà vu abandonner, vous ? Non, moi non plus !
La petite fille avide de pouvoir résiste, se bat, souffre, ne se plaint jamais.
Ce combat qu’on lui présente perdu d’avance, elle le livre, jour après jour. Elle sait qu’elle ne va pas le gagner, on le lui a trop répété pour qu’elle en doute, elle n’est pas idiote non plus, mais elle sait qu’elle n’a jamais cédé et qu’elle ne cédera jamais !!!
Têtue la gamine !!!
La seule d’ailleurs, autour d’elle plus personne ne la craint, plus personne ne l’admire, Don Quichotte et ses moulins à vent… Elle est pathétique !

A l’hôpital son père vient la voir.
Oh ! Ce silence !

Elle ne veut pas lui parler.
Surtout, ne pas lui crier sa haine à la figure, ni sa douleur, ni… ni…
Mais Anne est une personne. Simplement une personne, forte certes, mais un être humain!!!
Un être humain qui va mourir...
Qu’est ce qu’on fait dans ces cas là ? Comment se comporte-t-on avec un père qui vous a ignoré pendant 11 ans ? Un père qui ne vous a pas réclamé ? Vous non plus d’ailleurs, mais…c’est lui le père !!! Zut !
Elle lui demande de sortir…
Il insiste…
Elle hurle, louve blessée. Elle crache son venin, vipère pitoyable. Elle griffe, tigresse déplorable. Elle ne pleure pas, petite fille violée…
Elle ne voulait pas, elle voulait le couvrir de son mépris, montrer son indifférence, et c’est sa haine qui révèle son amour trahi, sa douleur d’enfant abandonnée.
Il n’a pas compris.
Il est parti.

Anne se calme, des larmes emplissent ses yeux, il va revenir, c’est obligé , il doit revenir…
Il ne revient pas.
C’est quoi un père ?

Seule, comme souvent, comme toujours...
Et dans le silence de ce lit d’hôpital, Anne pleure…

Tout est bien.

dimanche 4 avril 2010

Anne, ma soeur Anne...(3)

Anne traîne un peu partout, un peu sur tout, excès en tout genre…
Son frère dérive depuis longtemps.
Mais qu’en dire…il y aurait à dire…Si quelqu’un s’intéressait à lui…
Anne ne le voit plus beaucoup…
La petite sœur ? Le miroir n’est pas brisé, dommage, elle aurait peut être pu s’en sortir !
Pas de chance pour elle non plus, l’attraction d’Anne est presque intacte.

Et un matin…
Si, si, un matin, un matin comme un autre, enfin il était comme un autre avant qu’il ne devienne « le matin » !!!
Je disais donc :

Un matin, c’est l’amour qui la cueille au saut du lit, elle, Anne, la vilaine, le garçon manqué…
Eh oui l’Amour…
Elle va y croire Anne, comme toutes les filles de son âge, comme toutes les femmes…
Ou sont les violons ???

Un bras cassé comme elle, bien sur !
Mais, qu’importe, ils y ont droit ! Non ?

Ensemble, ils se réparent tant bien que mal. Elle plutôt bien, lui plutôt mal.
Elle ça va bien, lui ça va très mal, alcool, drogue, dépression…
Anne, ma sœur Anne …Non elle ne voit rien venir…elle est mal, elle pense même à en finir
Quelle vie ! Trop nul !!
Anne est là, pour lui, pour eux…
Elle le porte.
Une impression de déjà vu ? Se laissera-t-elle porter un jour ?
Ils sont heureux, pense t elle.
Bon, ok ! On n’est pas dans Alice au pays des merveilles…

Tu te souviens petite sœur quand maman nous racontait… le lapin…la reine des cartes…
Tu ressemblais à Alice toi, mais moi ? Moi ?
Pas facile d’être dans un conte pour enfant, quand on n’est pas celle que chacun voit, quand on ne pense pas que la vie sera belle, que la vie sera rêve…
Alors pourquoi divagues-tu Anne, ma belle, la vie est bien comme tu la pensais petite.
Moche, oui moche !!!
Cauchemar ?

Oh non ! Faudrait voir à ne pas exagérer, Anne, tu aurais pu naître dans les faubourgs de Calcutta !!!
Aller, on y retourne.

Anne est heureuse, elle aime, elle soutient, elle retient.
Il s’en sort…des fois … il retombe…souvent
Comme d’hab, elle est là…
Petite enfant fragile, perdue dans un monde minable qui commence à la dépasser, portée par une haine qui ne fait que la dévorer. Jamais, au grand jamais elle n’implorera une épaule pour pleurer.
Fier petit soldat, fusil au poing, pars pour le combat !
Quelle énergie !

Il est au fond du trou…

Elle le quitte!

Non, elle ne l’abandonne pas, elle se préserve, elle s’épargne.
C’est nouveau pour elle, elle a écouté des voix autour d’elle, c’est la première fois.
Ça fait drôle... C’est pas mal quand même.
Elle n’a pas pleuré, elle n’a pas cherché d’épaule, elle a seulement écouté.
Ce n’est plus son histoire…

Un autre demain va s’ouvrir.
Un demain comme …

Tout est bien.
Mais pour Anne rien n’est jamais comme ce devrait être !

samedi 6 mars 2010

Chomeur excusable

rien que pour rire

J'ai longtemps travaillé à Limoges
Puis j'ai été limogé...

J'avais retrouvé un boulot à Vire
Mais j'ai été viré...

Puis j'ai oeuvré à Lourdes
Et j'ai, malheureusement, été lourdé...

On me propose un job à Castres
J'hésite...

dimanche 28 février 2010

Anne, ma soeur Anne...(2)

Chaque jour succédant à lui-même, Anne grandit… se pliant aux règles, pour ne pas les épouser et pour ne pas les transgresser. Futée, elle a vite compris qu’il ne servait à rien de provoquer l’adulte, c’est lui qui a le pouvoir.
Car peu à peu Anne prend conscience que c’est le pouvoir qu’il lui faut conquérir. Elle sait qu’elle en possède déjà beaucoup, sur ses camarades qui ne prennent aucune initiative sans lui en parler, sur son père qu’elle mène par le bout du nez, qu’elle achète d’un sourire ou d’une minauderie, ce qui agace son frère au plus haut point. Celui là il est comme sa mère, pas dupe ! Mais sa mère, elle la tient par l’amour « maman, j’ai besoin de toi … Maman, je t’aime.. ». La toute petite sœur n’en parlons pas, Anne remplace pour elle tous les miroirs du monde, même celui de blanche Neige !!!Vous le croyez çà ?

Voila, Anne grandit.

Elle est une jolie jeune fille, pas vraiment belle mais intéressante, incontournable, pas cultivée, pas franchement instruite, pas diplômée, pleine de ressources.
Des copains, des amants…Pas d’amoureux.
Pas d’amoureux ? Quoique…
Enfin …Mais à quoi bon, IL ne la voit pas !!!
Les garçons la craignent, pas terrible pour l’amour avec un grand A !
LUI, il ne la craint pas, il ne l’a pas vue, tout simplement…
Anne oublie, elle n’est pas fille à s’écouter, et, tant pis pour lui !!!
Il ne saura jamais à quoi il a échappé !!
Elle n’est pas loin de penser « tant mieux pour lui ! »

Son père est parti. Une jolie jeune femme (« une pétasse !!! ») est passée par là. Il l’épouse, lui fait aussi trois enfants. Jalouse, Anne ne veut pas les voir, ne veut plus le voir, et lui, ça l’arrange…

Tout est bien.

Sa mère fait ce qu’elle peut, et ce n’est pas grand-chose, petits boulots, petits revenus… Elle n’avait jamais travaillé, il ne voulait pas …Elle n’est pourtant pas inculte cette maman anonyme, issue d’un bon milieu (elle aussi), quelques études, une évasion par la lecture, beaucoup d’illusions vite oubliées, remplacées par les maternités rapprochées, elle les aime ses petits, enfin elle croit, mais ce n’est pas cela qui la fait avancer… D’ailleurs qu’est ce qui la fait avancer ? Qu’est ce qui peut faire avancer une jolie jeune femme dans cette ville rétrécie ? Dans cette époque ou l’homme est Roi, et la femme Maman !
Elle ne le sait pas.
Alors, elle avance.
Et les jours se suivent …et se ressemblent.

Tout est bien.

vendredi 26 février 2010

Anne, ma soeur Anne...

Ce titre n’est qu’une référence littéraire, Anne n’est pas ma sœur, elle n’est personne où plutôt elle est tant d’êtres à la fois…des êtres d’hier, d’aujourd’hui, de demain… Elle est un peu celle que nous avons connu, que nous connaissons, que nous connaitrons…Elle est multiple…
Son histoire vous est livrée par épisodes...

Anne est une enfant comme tant d’autres. Elle grandit dans une famille sans histoire, français moyens plus, pas aisés, non, mais loin des pauvres quand même.
La mère ne travaille pas, enfin, c’est le terme pour dire qu’elle reste à la maison pour s’occuper des enfants !

Il y en a trois, Anne est l’ainée, un frère légèrement plus jeune et une petite sœur, à peine née, et déjà l’adoration de son père.

Le père, bonne situation, bon salaire, bel homme. Pas vraiment bourgeois dans cette ville de « robe », mais salué sur son passage.
Bel homme, disais-je, surtout, le sachant, usant sans complexes de ce charme voyant, ne rejetant jamais les avances, en particulier celles de ses collègues (souvent plus jeunes, bien sur), pas harcelant non, dégustant, savourant, tout simplement.

Tout est bien, donc.

Anne va à l’école, y travaille moyennement, s’y bagarre allègrement, c’est qu’elle a de la personnalité la petite fille !
Oui ! Et elle ne laissera personne en douter, les autres enfants s’en accommodent et cela lui confère une certaine popularité.

Les années d’écoles passent ainsi, sans heurts, sans éclats non plus
- Anne ! Ton cahier ?
- Oh ! Monsieur, je dois le recopier, ma petite sœur a renversé son chocolat ce matin et mes feuilles sont toutes maculées…
- Ah, cette fois c’est du chocolat ? n’oublies pas pour demain…

« Cette petite a beaucoup d’imagination ! » lance le maître à son collègue.
« Oui, mais elle ne travaille pas beaucoup, qu’allons nous en faire ? »

- Monsieur ? le film là sur votre bureau, c’est pour nous ?
- Non, répondent en chœur les deux enseignants, c’est pour Nous !!!
- Tu vois, fanfaronne Anne à son voisin, je te l’avais bien dit, les films « PourNous » c’est pas pour les enfants !!!! Papa dit ça aussi !!!

Les deux instituteurs ouvrent de grands yeux étonnés,
- Je crois qu’il faudrait quand même faire quelque chose, le chocolat et maintenant, les films pornos…C’est plus que de l’imagination !
- Que veux tu faire, c’est un bon milieu…et ici…il vaut mieux ne rien avoir entendu !

La routine…Tout est bien. ( à suivre...)

jeudi 25 février 2010

Maternité (3)

Les trois marches de la vie : courage, amour, pardon…

Tête haute, buste droit…
Petit
Tu vas grandir…

Quelle envie de partir à l’assaut de la vie,
Qui finit toujours mal,
Te pousse aujourd’hui ?

Il te faudra gravir
Les marches
Des années.

Tu connais les plaisirs trop vite satisfaits…
Il faudra « le courage » pour les organiser, voire les affronter !

Tu connais les désirs faciles à assouvir,
Mais un jour c’est « l ‘amour » qui viendra te frôler…

Et seul tu sauras,
Si tel le renard,
Tu veux l’apprivoiser !

Et plus tard, quand la vie t’aura tant apporté,
Quand comme la bougie tu seras consumé,

C’est « le pardon »
Alors, qui fera
Avancer,

Ce tout petit enfant
Qu’un jour tu as été,

Ce tout petit enfant
Qui, en toi, est resté.

samedi 20 février 2010

Maternité (2)

Petit soleil mouillé
Petit arbre de pluie
Je te veux si joli
Que je te dénature,
Je te veux si poli
Que je te rends plus dur !
Jeune pousse ébahie,
Jeune plante insoumise
Je ne veux pas mourir !
Et te laisser grandir
Pour moi c’est disparaître !
Quel est donc ce tracas,
Qui gère le paraître,
Et au fond de mon âme
Ne trouve pas mon être !
Où est il oublié ?
Que suis-je devenue
Quand tu es apparu ?
Petit cadeau de chair
Qu’as tu donc révélé
Qui développe en moi
Ces désirs inavoués ?
Quelle louve égoïste
Te couve
Et te protège
Pour mieux te posséder…
Quelle prédisposition ?
Elever cet enfant
Est-ce le rendre grand ?
Ou le mettre plus haut
Rien que pour l’adorer…
Et le voir
Un beau jour
S’envoler et s’enfuir...
Et donc devenir mère
Est-ce un peu en finir ?
Non !!!
Petit être de bois
Pinocchio impossible,
Non !!!
Je ne pourrais pas,
Petit enfant fragile,
Te donner cette vie
Pour la rendre ici bas
A l’adulte insensible
Qu’un jour tu deviendras !

samedi 6 février 2010

Il a 16 ans...

Au mois de novembre 2008, je publiais ici un texte intitulé "il a dix ans...", Oxygène attendait la suite...Michelaise pensait que ce serait pour ses 11 ans... et Dan doutait gentiment de mes capacités...( sourires)!!
Alors voilà, Il a seize ans...Le temps est impalpable au pays de Korrigane...

Il se réveille…
Ce matin n’est pas un matin comme les autres,

Il a seize ans aujourd’hui…
Seize ans…

A cette pensée, c’est la tristesse qui l’envahit.
Dans la cuisine, sa mère lui murmure un « Bonjour » gêné, presque angoissé…
Elle n’est pas d’accord avec cette décision, elle, qui parle si peu, a tout essayé,
Elle a plaidé pour lui, elle a usé de tout son vocabulaire, pas très étendu c’est vrai, mais porté par une conviction sans faille…
Cette conviction que seule une mère…
Lui seul pourrait…
Mais le père ne veut rien savoir !!!!
Lui, il le sait, la mère aussi.

Il a seize ans aujourd’hui.

Le silence oppressant s’installe dans la cuisine, il se lève, enfile son blouson et s’en va…
Il ne se retourne pas, il murmure un « R’voir », ou elle devine comme une pointe de rage,
Oh pas contre elle, elle le sait… contre lui, contre son père, contre le sort, contre la vie que l’on mène ici, un grand sentiment d’injustice…
Mais c’est comme ça …Ah quoi bon… Un jour peut être il pourra…

Il marche vite, très vite, ce n’est pourtant pas nécessaire, il n’est pas en retard, mais Mr Barett ne va pas être content, alors …autant en finir rapidement.

Il entend déjà, il connait toutes les répliques, la pièce a déjà été jouée, toutes les scènes ont été explorées, rien, non rien ne peut plus être changé.

Il a seize ans aujourd’hui…

Ca y est, il est face à « Lui », son maître, son mentor, presque son ami, le seul qui ait misé sur lui, lui, l’émigré, le voyou… Il bredouille, il se sent stupide…

- Je…au revoir… et… »

- Non !!! Ce n’est pas possible ! Tu ne peux pas partir comme ça, ils ne peuvent pas te faire ça ! Tu es un très bon élève, tu as de grandes capacités, j’ai promis de t’aider, de les aider, de t’encadrer, de te superviser, de te préparer à tous les concours, à tout ce que tu pourras désirer, et tu en a des désirs, des idées pour ton avenir, nous en avons souvent parlé, je te connais , ils m’avaient promis de te soutenir, ils n’ont pas le droit de t’abandonner … »

Le ton posé et calme de son maître l’impressionne, lui fait venir des larmes qu’il s’efforce de refouler, il ne réussit qu’à répondre en maîtrisant un sanglot :

- Au Revoir »

- Attends ! Tiens, prends mes coordonnées, dés que tu le peux…Appelle moi,
Je serai là …Il ne sera jamais trop tard, garde confiance… Moi, j’ai confiance en toi. »

- Au Revoir, et …Merci ! »

Il a seize ans aujourd’hui.

samedi 16 janvier 2010

Neige

Silence inhabituel
Où est l’agitation
De ces petits matins…
Le voisin ne part pas ?
Ce jour est-il férié ?
Même les éboueurs …
Je dormais donc si bien ?
Les ai pas entendus !!!
Et la lumière blafarde
Qui diffuse partout,
Au-delà des persiennes ?
Que se passe t il donc ?
Trop tôt ?
Pourtant dans la pénombre
Les chiffres rouges annoncent bien…
Comme d’habitude…
J’ouvre l’œil toujours
A la même heure
Depuis que je ne suis
Plus obligée de l’ouvrir.
Oh ! Ce silence !!!
J’entrouvre les volets…

Oh! Blanc immaculé !
Tempête de flocons
Tous les bruits effacés
C’est donc l’explication !
C’est dans un autre monde
Que je suis transportée…
Même les rires des enfants
Qui partent pour l’école
Ces boules de coton
Semblent les avaler.
Doucement,
Ne voulant pas troubler
Ce silence rassurant,
Je ferme la fenêtre, et…

Comme le paysage,
Encore anesthésiée
Je porte à mes lèvres
Ma tasse de café !

vendredi 15 janvier 2010

Cadeau de Noël

Petit cadeau du cœur,
Petit être joueur,
Joie de te caresser
Je ne peux te garder…
Le cristal qui se brise
Vacarme insupportable
Martellement entêtant
Qui donc encore ici
Pourrait être détruit ?
Petit cadeau du cœur,
Porteur, dans tes
Yeux, des graines
De discordes…
Je ne peux te garder…
Ne plus jamais avoir
Telle responsabilité,
Quelle image
Reçoivent
Ceux que nos cœurs adorent ?
Quel moi, quels désirs
Ai-je donc suscité ?
Petit cadeau du cœur
Tes grands yeux me regardent,
Je ne peux te garder…
Qui a pu à ce point choisir sans hésiter
Tout ce bonheur trompé ?
Déception, tristesse
Et incompréhension.
Les mots ne passent plus
Les regards même se fuient
Il faut briser alors
La tension qui s’installe!
« Bon !!! c’était une erreur,
Allez n’en parlons plus … »
Mais au fond de nos âmes
La blessure est réelle
Et aucun en ce jour
N’oubliera ce noël…

jeudi 14 janvier 2010

Petit Félin

Petit félin, tout beau tout gris
Je t’appelle et tu fuis...
Je te cherche partout,
Où as-tu disparu ?
C’est un bouchon pendu
Qui te ramène à nous,
Attention petit fou
Noisette tout près te guette
Que peut-elle donc penser ?
Quand sur son territoire
Tu sembles t’installer.
Tu es bien sûr de toi
Bien que très apeuré,
Entre le frigidaire
Et le panier d’osier,
Tu observes…
Et soudain le miroir
Te renvoie ton reflet, et là…
C’est la panique
Tu cours, tu cognes,
Te perds, te retournes, hésites,
Miaulements déchirants,
Viens, viens,
Mon tout petit
Même Noisette si calme
Serait presque affolée…
Et sans raison aucune
Tel objet insolite,
Capte ton attention et
Tu reprends l’affut,
Attitude instinctive
Qui te viens de si loin,
Innée, jamais apprise…
Et l’esprit détourné, tu reviens doucement…
Là, des genoux avenants
T’écoutent ronronner,
La seconde passée, tu dors…
Et me voila coincée,
Pour ne pas t’effrayer
Attendre pour bouger
Que tu sois réveillé…
Et Noisette,
A mes pieds
S’est lovée
Et ronronne,
J’aime à croire…
Apaisée…

vendredi 8 janvier 2010

Solitude

Un homme écrit, assis seul dans une chambre.
Que le livre parle de solitude ou de camaraderie,
il est nécessairement un produit de la solitude…

Paul Auster
« L’invention de la solitude »

lundi 4 janvier 2010

Beethoven

Quels êtres enchanteurs nous côtoient lors d'un concert...

Nous sommes dans la foule…viens c’est par là …vite…ouf ! Assis ! Enfin !
Plus un bruit…les secondes s’égrènent, on dirait des heures…Ce silence est assourdissant, le rideau s’ouvre…
Grandiose ! Tu presses ma main…
Là devant nous, tous ces musiciens ? Combien peuvent-ils être ? Noir et blanc, blanc et noir…
Applaudissements.
Le chef d’orchestre frappe son pupitre de sa baguette : «Messieurs…

Toujours ce silence…

Et les premières notes envahissent l’espace…la pression de tes doigts se fait plus légère, nos yeux se croisent, nos souffles s’effacent, nos cœurs se mettent au diapason l’un de l’autre et de la musique, nous communions dans une extase qui semblent n’avoir ni commencement ni fin…

L’univers n’existe plus …
Le temps n'existe plus...

La 9eme symphonie… LA 9eme…
Les Folles Journées …

Les dernières notes...

Comme le plongeur qui remonte d’une apnée prolongée peu à peu la réalité reprend ses formes, le décor réapparait, nos sens, un moment occultés, retrouvent leurs fonctions, un sourire gêné, un baiser furtif, tes doigts s’accrochant aux miens,
Pas encore les mots…

Il faut revenir … à nouveau le silence !
Une vague s’élève … une foule debout…un tumulte monte de la salle précédant un tonnerre d’applaudissements…
Pas encore les mots…
Rappels…
Rappels…

La scène se vide, tout cela semble encore irréel, chacun n’ose bouger, n’ose rompre la magie…

Et peu à peu l’un se lève, un autre, et puis tous…

Tu me regardes... et ensemble nous ne trouvons rien d'autre que : « waouh…. »
Quelle émotion !

Ça y est le charme est rompu ! Ouf ! La pression peut retomber, les mots peuvent revenir troubler l’enchantement…La foule est encore sage mais très vite elle va se réveiller…Nous bousculer, nous ramener vers une réalité oubliée…

« Ton papier !!! »

Comme par miracle, les mots viennent seuls s’imprimer… « Merveilleux…Envoutant…Stupéfiant…Magique... »
Bel article !!!
Folle Journée

dimanche 3 janvier 2010

Petits êtres du grand chêne...

Un jour une amie me propose 5 photos et me dit " voila , regarde et ....écris ce que tu veux...", dur dur!!!, longues séries de recherches , rien... et puis, le déclic, période de Coppenhague, il en est sorti cette nouvelle; ( avec les photos c'est mieux! non?)

PetitSol’ et PetitBruin’sont deux amis, ils vivent dans le grand chêne de l’allée, près de la maison de Martin.
Martin habite quelque part dans un pays du nord, là où il ne fait jamais vraiment beau, là où le ciel est souvent assombri et l’atmosphère souvent brumeuse, là où le soleil se fait rare et la pluie plus fréquente.
Bien sur si Martin avait habité un pays de soleil et de sécheresse, l’histoire eut été quelque peu différente… et si semblable …

Mais quelque soit son lieu de vie, Martin est un enfant qui a beaucoup d’imagination…
PetitSol’ et PetitBruin’ en sont ils le fruit ?

PetitBruin’ est gai, enjoué, rieur, d’une vitalité enviable, tout à l’opposé de PetitSol’, si triste, si mélancolique…

Martin est inquiet pour PetitSol’, il sait que ses besoins vitaux ne sont pas satisfaits, et il le sent dépérir un peu plus chaque jour sans savoir que faire.

Car voila justement, ce qui tourmente Martin, jour après jour… Ses deux amis ont des besoins très différents. Pour PetitBruin’ c’est simple, il a besoin d’eau pour vivre et de l’eau il en trouve dans la rivière qui coule un peu plus loin de la maison de Martin.
Chaque jour, en allant à l’école, Martin emmène PetitBruin’ au bord de l’eau, il le laisse s’y ébattre quelques minutes et la vie de PetitBruin’ peut continuer à sourire.

Pour PetitSol’ tout est plus compliqué. Pour vivre il a besoin de soleil !
Mais le soleil n’est pas comme l’eau, il n’est pas présent chaque jour quand Martin part à l’école, et même parfois il reste plusieurs jours sans se montrer, et PetitSol’ dépérit.
Les matins où Martin aperçoit le soleil derrière le rideau de sa chambre, il se dépêche d’aller chercher PetitSol’, de l’emmener au milieu de la cour, de le regarder s’ébattre, se gorger de cette nourriture si rare.
Ces jours là les trois amis sont les plus heureux du monde et vous pourriez presque les entendre rire depuis la cour l’école…

Martin aimerait aider davantage PetitSol’ et il est très malheureux de ne pouvoir faire plus. Il aimerait tant voir ses deux amis rire et jouer tous les jours, comme ces jours de grand soleil.
Il aimerait voir la vie de PetitSol’ sourire comme celle de PetitBruin’.
Mais dans cette région pluvieuse, le soleil de fait rare, et lorsqu’il se montre, il jour à cache-cache avec son copain le grand château d’eau.
Martin sourit en pensant que PetitBruin’ n’aime pas le grand château d’eau, il n’aime pas imaginer que celui-ci met l’eau en prison…

En prison…

La voila l’idée !!!

Martin se précipite à l’école, réquisitionne les ardoises de tous ses copains et fabrique un immense panneau solaire au beau milieu de la cour.
Et il attend…

Il attend…

Une seule journée ensoleillée, et toute cette lumière emprisonnée dans ce magnifique panneau de la cour va permettre à la vie de PetitSol’ de sourire pour longtemps…
La nuit peut tomber, Martin peut enfin s’endormir, dans la grande maison au bout de l’allée, pas si loin du grand chêne, en rêvant de ses copains… PetitSol’ et PetitBruin’ sourient, demain sera encore une belle journée, même si le soleil ne brille pas derrière les rideaux, même s’il ne joue pas à cache-cache avec le château d’eau…

Leur copain Martin est un génie, le génie de tous les PetitSol’ et les PetitBruin’ du grand chêne, de tous les Petit’… de la nature !