Chaque jour succédant à lui-même, Anne grandit… se pliant aux règles, pour ne pas les épouser et pour ne pas les transgresser. Futée, elle a vite compris qu’il ne servait à rien de provoquer l’adulte, c’est lui qui a le pouvoir.
Car peu à peu Anne prend conscience que c’est le pouvoir qu’il lui faut conquérir. Elle sait qu’elle en possède déjà beaucoup, sur ses camarades qui ne prennent aucune initiative sans lui en parler, sur son père qu’elle mène par le bout du nez, qu’elle achète d’un sourire ou d’une minauderie, ce qui agace son frère au plus haut point. Celui là il est comme sa mère, pas dupe ! Mais sa mère, elle la tient par l’amour « maman, j’ai besoin de toi … Maman, je t’aime.. ». La toute petite sœur n’en parlons pas, Anne remplace pour elle tous les miroirs du monde, même celui de blanche Neige !!!Vous le croyez çà ?
Voila, Anne grandit.
Elle est une jolie jeune fille, pas vraiment belle mais intéressante, incontournable, pas cultivée, pas franchement instruite, pas diplômée, pleine de ressources.
Des copains, des amants…Pas d’amoureux.
Pas d’amoureux ? Quoique…
Enfin …Mais à quoi bon, IL ne la voit pas !!!
Les garçons la craignent, pas terrible pour l’amour avec un grand A !
LUI, il ne la craint pas, il ne l’a pas vue, tout simplement…
Anne oublie, elle n’est pas fille à s’écouter, et, tant pis pour lui !!!
Il ne saura jamais à quoi il a échappé !!
Elle n’est pas loin de penser « tant mieux pour lui ! »
Son père est parti. Une jolie jeune femme (« une pétasse !!! ») est passée par là. Il l’épouse, lui fait aussi trois enfants. Jalouse, Anne ne veut pas les voir, ne veut plus le voir, et lui, ça l’arrange…
Tout est bien.
Sa mère fait ce qu’elle peut, et ce n’est pas grand-chose, petits boulots, petits revenus… Elle n’avait jamais travaillé, il ne voulait pas …Elle n’est pourtant pas inculte cette maman anonyme, issue d’un bon milieu (elle aussi), quelques études, une évasion par la lecture, beaucoup d’illusions vite oubliées, remplacées par les maternités rapprochées, elle les aime ses petits, enfin elle croit, mais ce n’est pas cela qui la fait avancer… D’ailleurs qu’est ce qui la fait avancer ? Qu’est ce qui peut faire avancer une jolie jeune femme dans cette ville rétrécie ? Dans cette époque ou l’homme est Roi, et la femme Maman !
Elle ne le sait pas.
Alors, elle avance.
Et les jours se suivent …et se ressemblent.
Tout est bien.
dimanche 28 février 2010
vendredi 26 février 2010
Anne, ma soeur Anne...
Ce titre n’est qu’une référence littéraire, Anne n’est pas ma sœur, elle n’est personne où plutôt elle est tant d’êtres à la fois…des êtres d’hier, d’aujourd’hui, de demain… Elle est un peu celle que nous avons connu, que nous connaissons, que nous connaitrons…Elle est multiple…
Son histoire vous est livrée par épisodes...
Anne est une enfant comme tant d’autres. Elle grandit dans une famille sans histoire, français moyens plus, pas aisés, non, mais loin des pauvres quand même.
La mère ne travaille pas, enfin, c’est le terme pour dire qu’elle reste à la maison pour s’occuper des enfants !
Il y en a trois, Anne est l’ainée, un frère légèrement plus jeune et une petite sœur, à peine née, et déjà l’adoration de son père.
Le père, bonne situation, bon salaire, bel homme. Pas vraiment bourgeois dans cette ville de « robe », mais salué sur son passage.
Bel homme, disais-je, surtout, le sachant, usant sans complexes de ce charme voyant, ne rejetant jamais les avances, en particulier celles de ses collègues (souvent plus jeunes, bien sur), pas harcelant non, dégustant, savourant, tout simplement.
Tout est bien, donc.
Anne va à l’école, y travaille moyennement, s’y bagarre allègrement, c’est qu’elle a de la personnalité la petite fille !
Oui ! Et elle ne laissera personne en douter, les autres enfants s’en accommodent et cela lui confère une certaine popularité.
Les années d’écoles passent ainsi, sans heurts, sans éclats non plus
- Anne ! Ton cahier ?
- Oh ! Monsieur, je dois le recopier, ma petite sœur a renversé son chocolat ce matin et mes feuilles sont toutes maculées…
- Ah, cette fois c’est du chocolat ? n’oublies pas pour demain…
« Cette petite a beaucoup d’imagination ! » lance le maître à son collègue.
« Oui, mais elle ne travaille pas beaucoup, qu’allons nous en faire ? »
- Monsieur ? le film là sur votre bureau, c’est pour nous ?
- Non, répondent en chœur les deux enseignants, c’est pour Nous !!!
- Tu vois, fanfaronne Anne à son voisin, je te l’avais bien dit, les films « PourNous » c’est pas pour les enfants !!!! Papa dit ça aussi !!!
Les deux instituteurs ouvrent de grands yeux étonnés,
- Je crois qu’il faudrait quand même faire quelque chose, le chocolat et maintenant, les films pornos…C’est plus que de l’imagination !
- Que veux tu faire, c’est un bon milieu…et ici…il vaut mieux ne rien avoir entendu !
La routine…Tout est bien. ( à suivre...)
Son histoire vous est livrée par épisodes...
Anne est une enfant comme tant d’autres. Elle grandit dans une famille sans histoire, français moyens plus, pas aisés, non, mais loin des pauvres quand même.
La mère ne travaille pas, enfin, c’est le terme pour dire qu’elle reste à la maison pour s’occuper des enfants !
Il y en a trois, Anne est l’ainée, un frère légèrement plus jeune et une petite sœur, à peine née, et déjà l’adoration de son père.
Le père, bonne situation, bon salaire, bel homme. Pas vraiment bourgeois dans cette ville de « robe », mais salué sur son passage.
Bel homme, disais-je, surtout, le sachant, usant sans complexes de ce charme voyant, ne rejetant jamais les avances, en particulier celles de ses collègues (souvent plus jeunes, bien sur), pas harcelant non, dégustant, savourant, tout simplement.
Tout est bien, donc.
Anne va à l’école, y travaille moyennement, s’y bagarre allègrement, c’est qu’elle a de la personnalité la petite fille !
Oui ! Et elle ne laissera personne en douter, les autres enfants s’en accommodent et cela lui confère une certaine popularité.
Les années d’écoles passent ainsi, sans heurts, sans éclats non plus
- Anne ! Ton cahier ?
- Oh ! Monsieur, je dois le recopier, ma petite sœur a renversé son chocolat ce matin et mes feuilles sont toutes maculées…
- Ah, cette fois c’est du chocolat ? n’oublies pas pour demain…
« Cette petite a beaucoup d’imagination ! » lance le maître à son collègue.
« Oui, mais elle ne travaille pas beaucoup, qu’allons nous en faire ? »
- Monsieur ? le film là sur votre bureau, c’est pour nous ?
- Non, répondent en chœur les deux enseignants, c’est pour Nous !!!
- Tu vois, fanfaronne Anne à son voisin, je te l’avais bien dit, les films « PourNous » c’est pas pour les enfants !!!! Papa dit ça aussi !!!
Les deux instituteurs ouvrent de grands yeux étonnés,
- Je crois qu’il faudrait quand même faire quelque chose, le chocolat et maintenant, les films pornos…C’est plus que de l’imagination !
- Que veux tu faire, c’est un bon milieu…et ici…il vaut mieux ne rien avoir entendu !
La routine…Tout est bien. ( à suivre...)
jeudi 25 février 2010
Maternité (3)
Les trois marches de la vie : courage, amour, pardon…
Tête haute, buste droit…
Petit
Tu vas grandir…
Quelle envie de partir à l’assaut de la vie,
Qui finit toujours mal,
Te pousse aujourd’hui ?
Il te faudra gravir
Les marches
Des années.
Tu connais les plaisirs trop vite satisfaits…
Il faudra « le courage » pour les organiser, voire les affronter !
Tu connais les désirs faciles à assouvir,
Mais un jour c’est « l ‘amour » qui viendra te frôler…
Et seul tu sauras,
Si tel le renard,
Tu veux l’apprivoiser !
Et plus tard, quand la vie t’aura tant apporté,
Quand comme la bougie tu seras consumé,
C’est « le pardon »
Alors, qui fera
Avancer,
Ce tout petit enfant
Qu’un jour tu as été,
Ce tout petit enfant
Qui, en toi, est resté.
Tête haute, buste droit…
Petit
Tu vas grandir…
Quelle envie de partir à l’assaut de la vie,
Qui finit toujours mal,
Te pousse aujourd’hui ?
Il te faudra gravir
Les marches
Des années.
Tu connais les plaisirs trop vite satisfaits…
Il faudra « le courage » pour les organiser, voire les affronter !
Tu connais les désirs faciles à assouvir,
Mais un jour c’est « l ‘amour » qui viendra te frôler…
Et seul tu sauras,
Si tel le renard,
Tu veux l’apprivoiser !
Et plus tard, quand la vie t’aura tant apporté,
Quand comme la bougie tu seras consumé,
C’est « le pardon »
Alors, qui fera
Avancer,
Ce tout petit enfant
Qu’un jour tu as été,
Ce tout petit enfant
Qui, en toi, est resté.
samedi 20 février 2010
Maternité (2)
Petit soleil mouillé
Petit arbre de pluie
Je te veux si joli
Que je te dénature,
Je te veux si poli
Que je te rends plus dur !
Jeune pousse ébahie,
Jeune plante insoumise
Je ne veux pas mourir !
Et te laisser grandir
Pour moi c’est disparaître !
Quel est donc ce tracas,
Qui gère le paraître,
Et au fond de mon âme
Ne trouve pas mon être !
Où est il oublié ?
Que suis-je devenue
Quand tu es apparu ?
Petit cadeau de chair
Qu’as tu donc révélé
Qui développe en moi
Ces désirs inavoués ?
Quelle louve égoïste
Te couve
Et te protège
Pour mieux te posséder…
Quelle prédisposition ?
Elever cet enfant
Est-ce le rendre grand ?
Ou le mettre plus haut
Rien que pour l’adorer…
Et le voir
Un beau jour
S’envoler et s’enfuir...
Et donc devenir mère
Est-ce un peu en finir ?
Non !!!
Petit être de bois
Pinocchio impossible,
Non !!!
Je ne pourrais pas,
Petit enfant fragile,
Te donner cette vie
Pour la rendre ici bas
A l’adulte insensible
Qu’un jour tu deviendras !
Petit arbre de pluie
Je te veux si joli
Que je te dénature,
Je te veux si poli
Que je te rends plus dur !
Jeune pousse ébahie,
Jeune plante insoumise
Je ne veux pas mourir !
Et te laisser grandir
Pour moi c’est disparaître !
Quel est donc ce tracas,
Qui gère le paraître,
Et au fond de mon âme
Ne trouve pas mon être !
Où est il oublié ?
Que suis-je devenue
Quand tu es apparu ?
Petit cadeau de chair
Qu’as tu donc révélé
Qui développe en moi
Ces désirs inavoués ?
Quelle louve égoïste
Te couve
Et te protège
Pour mieux te posséder…
Quelle prédisposition ?
Elever cet enfant
Est-ce le rendre grand ?
Ou le mettre plus haut
Rien que pour l’adorer…
Et le voir
Un beau jour
S’envoler et s’enfuir...
Et donc devenir mère
Est-ce un peu en finir ?
Non !!!
Petit être de bois
Pinocchio impossible,
Non !!!
Je ne pourrais pas,
Petit enfant fragile,
Te donner cette vie
Pour la rendre ici bas
A l’adulte insensible
Qu’un jour tu deviendras !
samedi 6 février 2010
Il a 16 ans...
Au mois de novembre 2008, je publiais ici un texte intitulé "il a dix ans...", Oxygène attendait la suite...Michelaise pensait que ce serait pour ses 11 ans... et Dan doutait gentiment de mes capacités...( sourires)!!
Alors voilà, Il a seize ans...Le temps est impalpable au pays de Korrigane...
Il se réveille…
Ce matin n’est pas un matin comme les autres,
Il a seize ans aujourd’hui…
Seize ans…
A cette pensée, c’est la tristesse qui l’envahit.
Dans la cuisine, sa mère lui murmure un « Bonjour » gêné, presque angoissé…
Elle n’est pas d’accord avec cette décision, elle, qui parle si peu, a tout essayé,
Elle a plaidé pour lui, elle a usé de tout son vocabulaire, pas très étendu c’est vrai, mais porté par une conviction sans faille…
Cette conviction que seule une mère…
Lui seul pourrait…
Mais le père ne veut rien savoir !!!!
Lui, il le sait, la mère aussi.
Il a seize ans aujourd’hui.
Le silence oppressant s’installe dans la cuisine, il se lève, enfile son blouson et s’en va…
Il ne se retourne pas, il murmure un « R’voir », ou elle devine comme une pointe de rage,
Oh pas contre elle, elle le sait… contre lui, contre son père, contre le sort, contre la vie que l’on mène ici, un grand sentiment d’injustice…
Mais c’est comme ça …Ah quoi bon… Un jour peut être il pourra…
Il marche vite, très vite, ce n’est pourtant pas nécessaire, il n’est pas en retard, mais Mr Barett ne va pas être content, alors …autant en finir rapidement.
Il entend déjà, il connait toutes les répliques, la pièce a déjà été jouée, toutes les scènes ont été explorées, rien, non rien ne peut plus être changé.
Il a seize ans aujourd’hui…
Ca y est, il est face à « Lui », son maître, son mentor, presque son ami, le seul qui ait misé sur lui, lui, l’émigré, le voyou… Il bredouille, il se sent stupide…
- Je…au revoir… et… »
- Non !!! Ce n’est pas possible ! Tu ne peux pas partir comme ça, ils ne peuvent pas te faire ça ! Tu es un très bon élève, tu as de grandes capacités, j’ai promis de t’aider, de les aider, de t’encadrer, de te superviser, de te préparer à tous les concours, à tout ce que tu pourras désirer, et tu en a des désirs, des idées pour ton avenir, nous en avons souvent parlé, je te connais , ils m’avaient promis de te soutenir, ils n’ont pas le droit de t’abandonner … »
Le ton posé et calme de son maître l’impressionne, lui fait venir des larmes qu’il s’efforce de refouler, il ne réussit qu’à répondre en maîtrisant un sanglot :
- Au Revoir »
- Attends ! Tiens, prends mes coordonnées, dés que tu le peux…Appelle moi,
Je serai là …Il ne sera jamais trop tard, garde confiance… Moi, j’ai confiance en toi. »
- Au Revoir, et …Merci ! »
Il a seize ans aujourd’hui.
Alors voilà, Il a seize ans...Le temps est impalpable au pays de Korrigane...
Il se réveille…
Ce matin n’est pas un matin comme les autres,
Il a seize ans aujourd’hui…
Seize ans…
A cette pensée, c’est la tristesse qui l’envahit.
Dans la cuisine, sa mère lui murmure un « Bonjour » gêné, presque angoissé…
Elle n’est pas d’accord avec cette décision, elle, qui parle si peu, a tout essayé,
Elle a plaidé pour lui, elle a usé de tout son vocabulaire, pas très étendu c’est vrai, mais porté par une conviction sans faille…
Cette conviction que seule une mère…
Lui seul pourrait…
Mais le père ne veut rien savoir !!!!
Lui, il le sait, la mère aussi.
Il a seize ans aujourd’hui.
Le silence oppressant s’installe dans la cuisine, il se lève, enfile son blouson et s’en va…
Il ne se retourne pas, il murmure un « R’voir », ou elle devine comme une pointe de rage,
Oh pas contre elle, elle le sait… contre lui, contre son père, contre le sort, contre la vie que l’on mène ici, un grand sentiment d’injustice…
Mais c’est comme ça …Ah quoi bon… Un jour peut être il pourra…
Il marche vite, très vite, ce n’est pourtant pas nécessaire, il n’est pas en retard, mais Mr Barett ne va pas être content, alors …autant en finir rapidement.
Il entend déjà, il connait toutes les répliques, la pièce a déjà été jouée, toutes les scènes ont été explorées, rien, non rien ne peut plus être changé.
Il a seize ans aujourd’hui…
Ca y est, il est face à « Lui », son maître, son mentor, presque son ami, le seul qui ait misé sur lui, lui, l’émigré, le voyou… Il bredouille, il se sent stupide…
- Je…au revoir… et… »
- Non !!! Ce n’est pas possible ! Tu ne peux pas partir comme ça, ils ne peuvent pas te faire ça ! Tu es un très bon élève, tu as de grandes capacités, j’ai promis de t’aider, de les aider, de t’encadrer, de te superviser, de te préparer à tous les concours, à tout ce que tu pourras désirer, et tu en a des désirs, des idées pour ton avenir, nous en avons souvent parlé, je te connais , ils m’avaient promis de te soutenir, ils n’ont pas le droit de t’abandonner … »
Le ton posé et calme de son maître l’impressionne, lui fait venir des larmes qu’il s’efforce de refouler, il ne réussit qu’à répondre en maîtrisant un sanglot :
- Au Revoir »
- Attends ! Tiens, prends mes coordonnées, dés que tu le peux…Appelle moi,
Je serai là …Il ne sera jamais trop tard, garde confiance… Moi, j’ai confiance en toi. »
- Au Revoir, et …Merci ! »
Il a seize ans aujourd’hui.
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